On débute l’aménagement!
Le temps est au beau fixe sur le chantier de Novato. Marcel se porte à merveille. Déjà, on lui avait fait perdre un max de kilos, mais avec son opération du cœur toute récente, on sent qu’il a envie d’aller gambader. On ne sait pas trop comment le lui dire, mais il va devoir patienter encore. Sans mauvais jeu de mots, c’est une longue route que nous avons devant nous. Quoiqu’il en soit, c’est dans un climat d’apaisement que nous nous apprêtons à lancer le chantier d’aménagement! Ha ha, enfin!
Tels de bons élèves, nous avons commencé à poser sur papier la liste des fonctionnalités que nous souhaitons ajouter à cette drôle de demeure. Et sans partir sur un projet digne de Mad Max, on réalise quand même qu’on veut faire une quantité non négligeable de choses avec ce bus. Il faut qu’il soit beau, pratique, confortable, et plus encore. Est-ce qu’on surélève le toit? Est-ce qu’on fait un canapé sur la longueur ou un espace pour manger avec deux banquettes l’une en face de l’autre et une table au milieu? Est-ce qu’on fait une salle de bain avec douche et toilettes ou deux pièces séparées? Est-ce qu’on fait une cuisine sur un seul côté en “L” comme certains bus ou de chaque côté avec une allée centrale. Est-ce qu’on installe un poêle à bois? Vous l’avez compris, il y a déjà beaucoup de décisions structurantes à prendre. Et, autant se le dire tout de suite, toutes nos idées ne vont évidemment pas dans le même sens. Ce serait bien trop facile! Alors, on débat et on argumente. Et on finit par s’accorder. En même temps, on ne veut pas se tromper et, plus tard, regretter nos choix. Enfin, on devrait dire, on ne veut pas faire trop d’erreurs, ce serait plus juste. En tout cas, on commence à être au point sur les fonctionnalités retenues, et les autres écartées. Par exemple, il n’y aura pas de terrasse. Trop lourd, et trop long à réaliser. Il n’y aura pas non plus de poêle à bois. Même si on adore l’idée, ça coûte cher, et on n’est même pas certains que ce soit autorisé en Californie.
C’est parti pour la conception 3D! Et là c’est Angy qui s’y colle! Ces dernières semaines, elle a rapidement pris en main l’outil gratuit Google Sketchup via des tutoriels en ligne. C’est un outil super pratique, et utilisé par de nombreux professionnels. Angy va super vite, et au bout de quelques jours, nous avons déjà les premiers plans. C’est génial! On se rend vraiment compte des espaces. Et franchement on est assez contents du résultat! En plus, ça nous a permis de rediscuter et de faire deux-trois ajustements, plus ergonomiques. Voici le résultat, qu’en pensez-vous?
En parallèle des discussions sur l’aménagement qui nous ont occupé tous les soirs cette semaine, nous avons fait quelques progrès sur le chantier. Ça a commencé par notre premier achat de bois et d’isolant. Première observation: c’est fou comme ça coûte beaucoup moins cher qu’en France! Seconde observation: il va falloir se familiariser avec le système impérial, vite, très vite! Point de millimètres, de centimètres, ou même de mètres ici. C’est en pouces et en pieds qu’on cause! Aie. Ça nous a déjà pris un bail pour parler anglais correctement… Bref! Alors nous avons acheté des “two by four” (tasseaux ou chevrons en Français), et des “sheets of plywood” (panneaux de contreplaqué) de “three quarter”. On a mis tout ce joli monde dans la voiture - si, si, ça rentre - et direction Novato pour lancer les hostilités!
C’est avec le sol qu’on commence. Après quelques recherches et délibérations, il nous a semblé judicieux de faire un cadre en bois avec des tasseaux, à l’intérieur duquel nous mettrons de l’isolant de 50mm d’épaisseur, le tout recouvert de contreplaqué. Certains font sans tasseaux, arguant que l’isolant peut soutenir le poids. Nous, on se dit qu’on aimerait s’éviter la mauvaise surprise d’un sol qui s’affaisse au bout de quelques semaines avec le poids. En tout cas, c’est réjouissant, c’est super rapide à poser. Après deux jours, on a terminé. On posera le parquet sur le contreplaqué à la toute fin car il y aura moins de surface à couvrir. Ça nous coûtera évidemment moins cher.
S’il y a bien un sujet sur lequel on n’a foutrement aucune idée de comment procéder, c’est bien comment étanchéifier le toit. Oui, car il y a des infiltrations. Il faut impérativement qu’on règle ça avant de construire quoique ce soit à l’intérieur. On a bien reçu des conseils de la communauté, mais rien ne nous semble fantastique. Alors on arbitre, et on accepte de potentiellement faire une erreur. C’est fou comme les premiers chantiers qu’on démarre nous confrontent vite à notre inexpérience! On est partis pour appliquer des bandes et une résine qui forment une sorte de cataplasme sur les jointures des panneaux de métal qui font la carrosserie du bus. C’est presque un plâtre qu’on fait à Marcel franchement. Cette solution est soit disant largement utilisée aux USA sur les toits des bâtiments. Est-ce que ça se prête à une application sur un véhicule? Aucune idée. Mais l’avenir nous le dira! En tout cas, le résultat est assez grossier d’un point de vue finition. Mais bon, c’est sur le toit, et ça ne se voit pas. D’ailleurs ce sera recouvert par les panneaux solaires à terme. Alors on ne va pas trop se s’arracher les cheveux sur le sujet. On passe à la suite!
Aujourd’hui, le temps est maussade sur la baie de San Francisco. Il pleut et il fait froid. Qu’à cela ne tienne! On improvise un repas dans le bus, en amoureux. On a rentré la table de jardin et les chaises. Et on a fait de la place. Oui parce qu’on a commencé à stocker dans le bus les éléments de nos prochaines réjouissances. Pas mal de commandes sont déjà arrivées. On a maintenant deux grosses cuves en plastique de 400 litres qui habitent à l’intérieur du bus. Elles prennent de la place! Et puis on a aussi le kit pour l’isolation par mousse projetée. Ça présage de beaux moments à venir. En tout cas, on s’octroie une pause. Direction Los Angeles, ou LA pour les intimes. On va aller déambuler sur les canaux de Venice Beach, avant de se diriger vers la vallée de la mort. See you!