Gros coup dur, on est assommés!

Nous voilà de retour en Californie après un noël Français, avec la famille et les copains. Une coupure réconfortante et rafraîchissante. Ça nous a fait du bien. Pour être honnête, avec l’année qui s’est terminée, nous commençons tout juste à réaliser combien ces derniers mois ont été difficiles. Même si nous avons pris la décision de nous lancer dans le projet de conversion puis de voyage, nos déboires entrepreneuriaux sont encore très présents dans nos esprits. Bon, tout vient de prendre officiellement fin en décembre, avec les dernières démarches légales. C’est rien de dire que cette année 2016 fût longue et douloureuse. Heureusement que le chantier du bus a démarré et catalyse déjà notre énergie et nos réflexions. Dès le vol retour, on n’avait qu’une hâte, retourner sur le chantier et remettre les mains dans le cambouis. Et puis, nous pouvons désormais nous consacrer à 100% au bus. Que les dieux du bricolage soient avec nous! On vous demanderait bien de faire quelques incantations, ça pourrait nous aider.

Marcel est sur son nouvel emplacement, capot ouvert

Avant toute chose, il y a eu plusieurs changements d’ordre pratique. On a quitté notre condo de Mill Valley. On continue le downsizing. Direction Novato, à côté du bus! Aussi, nous avons décidé de changer de voiture, pour pouvoir transporter des marchandises. Nous nous orientons vers quelque chose de gros, très gros, un Chevrolet Suburban. Quand on est Français, il faut s’imaginer le plus gros 4x4 qu’on connaît et multiplier ses mensurations par 1,5. Nous avons trouvé un vieux rafiot qui compte 80,000 miles au compteur, et qui coûte une bouchée de pain à Oakland. En tout cas, Angy est contente. Elle va être assise dans ce nouveau véhicule comme la Marquise des Anges sur son trône. Sans exagérer, c’est tellement spacieux à l’intérieur qu’elle peut à peine toucher l’épaule de Thomas en tendant le bras. Elle qui n’a jamais aimé les suspensions allemandes, jugées trop sportives, est ravie de voir partir l’ancienne voiture. Maintenant, à chaque trajet, on a l’impression de prendre la mer. Ça flotte, au gré des reliefs sur la route.

Récemment, nous sommes passés chez Home Depot acheter le parfait kit du bricoleur débutant (visseuses, meuleuse, scie circulaire, etc). Ça devrait nous permettre de débuter tranquillement. On a attaqué la réparation du sol: décapage et traitement antirouille. Ensuite, nous avons rebouché tous les trous des boulons que nous avions retirés avec les banquettes. Au passage, c’est le genre de sujet pour lequel nous avions consulté la communauté des propriétaires de skoolies. Sur Facebook, on a rejoint quelques groupes, notamment “school bus conversion” comptant plus de quarante milles membres, où tous les sujets ont bien souvent déjà été abordés. Il suffit de faire une recherche dans les discussions pour trouver son bonheur. Une aide précieuse pour les néophytes que nous sommes. C’est génial de pouvoir bénéficier de l’expérience de tout le monde. Et puis, faut voir le niveau d’entraide qu’il peut y avoir, entre des inconnus, à travers tout le continent. Vivement qu’on puisse nous aussi contribuer.

Quand on se lance dans un chantier comme le nôtre, il y a énormément de choses qu'on sous-estime. Surtout quand on manque d’expérience, sur tous les sujets, comme nous. Mais c’est fou de voir combien la moindre chose prend du temps. Nous sommes déjà mi-février. Pas mal de temps investi, et tout à faire encore.

Trévor, le propriétaire du terrain, nous a attribué un nouvel emplacement. On en a profité pour faire un tour à la déchetterie. En démarrant le bus, nous avons remarqué qu’il fumait. Difficile de savoir si c’est parce qu’il a peu tourné dernièrement. Sur la route, à chaque accélération, il fume vraiment beaucoup. Il ne nous avait jamais fait ça avant. Alors, une fois revenus sur le terrain, on a essayé de diagnostiquer le problème, d’abord, en auscultant le moteur, ensuite, en sollicitant à nouveau la communauté. Jusque-là on était inquiets, mais sans plus. Mais, après les premiers retours, notre inquiétude est vraiment montée d’un cran. Fumée blanche = liquide de refroidissement dans l’échappement. C’est pas bon du tout. Et puis, dans les discussions, on a évoqué l’historique du véhicule. Entre autres choses, on a mentionné le tuyau qui part de sous le moteur. C’est à ce moment que tout s'est éclairci. De ce qu’on nous dit, ça ne fait aucun doute, le moteur est mort. Enfin, il y a un ou plusieurs pistons défectueux. Et l’ancien propriétaire l’a camouflé avec ce tuyau, pour ne pas que les pertes d’huile coulent sous le moteur. C’est la douche froide. On est au 36ème dessous, dépités. On réalise qu’on s’est fait arnaquer. Qu’est-ce qu’on a été naïfs… Plus grave encore, ce bus que nous aimons déjà tant, n’est peut-être bon que pour la casse. D’en prendre conscience nous met une sacré gifle. On est en colère contre Donnie, l’ancien propriétaire, et contre nous-même aussi.

On ne sait pas comment nous allons pouvoir nous sortir de cette galère. En tout cas, le chantier est à l’arrêt net, et pareil pour nous. Après la colère, nous voici complètement abattus. Faut dire qu’on ne sait pas quelle est la solution. On remet tout en question. Est-ce qu’on peut réparer le moteur? Faut-il le changer? Est-ce qu’il va falloir trouver un nouveau bus et oublier tout le travail déjà réalisé? Combien va nous coûter notre erreur? Pas sûr qu’on soit prêts à repartir de zéro honnêtement. Bref, beaucoup d’inconnues pour nous à ce stade.

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